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nicolas sarkozy - Page 12

  • Le pari raté de Nicolas Sarkozy et les centristes

    En mettant la réussite matérielle au cœur de son projet (travailler plus pour gagner plus; le bouclier fiscal; le «bling-bling» revendiqué avec, entres autres, la réception au Fouquet’s et les vacances de luxe chez ses amis milliardaires; l’augmentation de son salaire de 100% dès sa prise de fonction; le mélange assumé de l’argent et de la politique; etc.), Nicolas Sarkozy avait fait un pari de faire de l’argent la clé du bonheur des Français. Trois ans après et une crise économique et financière mondiale, l’échec est patent.

    Au-delà d’une volonté de greffer sa vision (fausse) du rêve américain sur le «modèle français», le Président de la république a cru que son quinquennat permettrait de redonner un élan à la France par l’argent. Cette stratégie de l’«enrichissez-vous» aurait pu réussir si la croissance avait été au rendez-vous et si l’ostentation au sommet avait rejaillit largement sur la population. L’envie d’améliorer son quotidien matériel est une des données de notre société consumériste où beaucoup estiment que la réalisation de soi passe par un compte en banque fourni, même ceux qui affirment qu’une société de loisirs est plus importante qu’une société du travail. Les loisirs, ça coûte cher!

    Mais cet échec a dévoilé la partie amorale de ce projet, ce qui a des implications beaucoup plus grave que la seule personne de Nicolas Sarkozy et de son avenir politique. Car l’éthique en a pris un rude coup et le sondage publié par Libération estimant à 64% que les hommes politiques sont «plutôt malhonnêtes» et seulement à 29% qu’ils sont «plutôt honnêtes» en est un exemple particulièrement édifiant.

    Il interpelle particulièrement les centristes dont la vision en la matière a toujours été équilibrée. Ils ont toujours mis en avant le «toujours mieux» face au «toujours plus». Ainsi, ils ne rejettent pas la réussite matérielle et l’enrichissement comme la Gauche mais n’en font pas un des piliers de leur projet politique comme la Droite. Celui qui travaille et met en valeur ses talents a le droit de récolter les fruits de ceux-ci tout en participant à l’effort de solidarité. Mais l’humanisme centriste met en avant une réalisation de soi beaucoup plus globale où la réussite passe par une vie équilibrée et enrichissante avant tout dans le rapport à l’autre, en particulier dans la famille, dans la spiritualité (quelle soit laïque ou religieuse) et dans la capacité réelle de vivre une vie libre et accomplie.

    Si la réussite matérielle participe de cette vie libre et accomplie, elle n’en est qu’un moyen et pas un but. De même, au-delà d’un certain niveau de vie, elle ne justifie pas que l’on bouscule toutes les règles de vie en commun et la morale au nom d’une recherche sans fin du toujours plus.

    Un des faits qui a le plus choqué les Français est l’achat par l’Etat des cigares du secrétaire d’Etat au grand Paris, Christian Blanc, pour douze mille euros alors que, non seulement, cette utilisation de l’argent public est choquante mais qu’il pouvait se les acheter lui-même, ayant largement les moyens de le faire. Christian Blanc – qui se défend de tout comportement anormal et affirme vouloir rétablir la vérité - se dit centriste (il est membre du Nouveau Centre mais a navigué souvent dans la politique au gré de ses intérêts). Reste qu’il a du sans doute oublier sur quoi se fonde le Centre. Et il est bon de rappeler ici qu’il n’est pas un endroit pour opportunistes mais pour ceux qui ont de fortes convictions humanistes…

    Alexandre Vatimbella

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  • Comment noyer le poisson centriste

    Le poisson centriste dérange. Il est même devenu un poison pour certains… Et ils ont décidé de le noyer. Comment? En bombardant les médias de nouvelles et d’initiatives dont le but final est son élimination, si ce n’est du paysage politique, en tout cas de la prochaine présidentielle. Aujourd’hui, les grandes manœuvres viennent de la Droite mais, n’en doutons pas, elles viendront également de la Gauche lorsque l’échéance électorale de 2012 se rapprochera et qu’il faudra capter ces voix centristes indispensables à tout victoire électorale.

    Noyer le poisson centriste est une tâche à plusieurs (petites) mains. Il faut, d’une part, le décrédibiliser en niant son existence ou, au moins, son importance. C’est le cas, par exemple, d’un Jean-François Copé ou d’un Luc Ferry crachant sur le Nouveau Centre et niant l’existence d’un Centre indépendant dans un éditorial récent du Figaro.

    D’autre part, il faut le phagocyter en lançant des leurres comme Nicolas Sarkozy recevant un Philippe Douste-Blazy toujours prêt à reprendre du service (!) ou, plus sérieusement, remettant en selle un François Bayrou (avec l’aide de ses petites mains Jean-Pierre Raffarin et Gérard Longuet, notamment). Un Bayrou qui continue à confondre -mais est-ce un hasard?-, centrisme et union nationale. Ou comme Dominique de Villepin qui se réclame soudainement du Centre pour capter son électorat, sans doute partageant l’étonnante affirmation de Jean-François Kahn – le ridicule en politique ne tuant plus depuis fort longtemps - faisant du Gaullisme, un centrisme! D’ailleurs François Bayrou a déclaré qu’il allait rencontrer Dominique de Villepin…

    Il faut également tenter de le piéger par tous les moyens. C’est le cas d’un Jean-Pierre Raffarin dont la dernière trouvaille est de proposer au Nouveau Centre l’organisation de primaires dans la majorité présidentielle afin de désigner un candidat unique en 2012 sachant qu’un représentant du Centre n’aurait aucune chance de les remporter face à celui de la Droite. Un Jean-Pierre Raffarin, ex-centriste, présent dans tous la plupart des coups fourrés afin d’empêcher l’existence d’un Centre indépendant.

    On peut aussi utiliser la flagornerie et la séduction pour endormir l’ennemi, tâche dévolue à un certain nombre à l’intérieur de l’UMP (dont encore Raffarin mais aussi Marc-Philippe Daubresse) qui redécouvrent soudainement qu’ils ont été centristes et tentent de neutraliser la réémergence d’un Centre fort et indépendant par le baiser qui tue de la nécessaire refondation de cette, oui, formidable famille centriste… mais dans l’UMP!

    Et puis il y aura les incontournables défections dont on commence à voir quelques unes se dessiner au Nouveau Centre contre la candidature d’Hervé Morin. Valérie Létard a déjà choisi le camp de Jean-Louis Borloo, protégé de Nicolas Sarkozy, et André Santini ne se montre guère favorable à une candidature de son parti. La liste devrait s’allonger dans les mois qui viennent.

    Les Centristes auraient tort de s’amuser de toutes ces tentatives grossières pour leur couper les ailes de leur refondation dans une structure forte et indépendante. Car chaque entreprise de déstabilisation permet d’insuffler le doute dans l’opinion grâce au relai surdimensionné des médias. Et le doute, en politique, fait souvent le lit de la défaite électorale.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Nicolas Sarkozy a peur du Centre


    On ne peut comprendre les agissements de Nicolas Sarkozy vis-à-vis du Centre si on ne prend pas en compte la donnée principale de sa stratégie: la peur! On voit d’ici un certain nombre de sourires moqueurs à droite comme à gauche mais pas seulement. Mais je ne parle évidemment pas de la peur du Président de la république qu’un candidat centriste lui pique son boulot en 2012 en s’asseyant dans le fauteuil de l’Elysée. Non, ce dont je parle c’est de la peur qu’un candidat centriste l’empêche de gagner en étant soit éliminé au premier tour (version catastrophique), soit trop faible pour l’emporter au second tour (version pessimiste).

    Car les données actuelles ne sont guère favorables à Nicolas Sarkozy. Sa cote de popularité est en berne, les intentions de vote des Français pour 2012 ne sont pas très encourageantes, sa majorité donne des signes de division (Villepin et Morin mais aussi quelques autres de moindre importance comme Dupont-Aignan), le Front national dont il avait annoncé le décès est toujours bien vivant et le Centre est en train de relever la tête. Ce Centre qui pourrait donc le faire trébucher dans deux ans avec une candidature unique.

    Sa peur est de trois ordres. Le premier est de se retrouver derrière le candidat du Front national (ou plutôt la candidate puisque Marine Le Pen semble incontournable dans le parti d’extrême-droite) après le premier tour de la présidentielle. C’est le scénario du 21 avril 2002 à l’envers avec un candidat d’extrême-droite au second tour contre le candidat du Parti socialiste. Scénario catastrophe évidemment pour Nicolas Sarkozy d’autant plus qu’il est le sortant. Un sortant sorti dès le premier tour, les livres d’Histoire n’aiment pas cela, ni les bonnes fées qui décident de l’avenir d’un homme politique …

    Le deuxième est de se retrouver derrière le Parti socialiste au premier tour. Cela ne veut pas dire que la bataille finale est perdue d’avance mais qu’elle sera beaucoup plus difficile à gagner car la dynamique sera du côté du candidat de gauche.

    Le troisième est d’avoir, au premier tour, quel que soit son ordre d’arrivée, un score trop faible qui le montrerait particulièrement vulnérable et enclencherait aussi une dynamique à gauche.

    C’est cela la peur de Nicolas Sarkozy. C’est pour cela qu’il veut une majorité unie derrière lui dès le premier tour. C’est pour cela qu’il essaie de contrer une candidature unique du Centre. C’est pour cela qu’il essaie de démolir celle d’Hervé Morin et de Jean-Louis Borloo (même s’il dit le contraire pour ce dernier qui n’est pourtant qu’un chiffon rouge agité devant Morin). Et c’est pour cela qu’il est pour une candidature de… François Bayrou!

    Les commentateurs s’étonnent de la soudaine bienveillance, pour ne pas dire plus, de Nicolas Sarkozy envers Français Bayrou. C’est que ce dernier est devenu pour le Président de la république un allié objectif pour 2012. Pour analyser cette situation qui semble paradoxale tellement les deux hommes se détestent, il faut comprendre que Nicolas Sarkozy a intégré que François Bayrou se présentera sûrement aux élections présidentielles, quelles que soient les circonstances, son score et ses chances de l’emporter. Dès lors, autant jouer sur lui et avec lui. En le laissant seul au centre, il lui permet de faire un score honorable tout en sachant qu’un certain pourcentage des voix de Bayrou au premier tour se reportera sur lui au second et que les autres iront vers le candidat de gauche.

    Donc, un Bayrou même adversaire acharné en 2012 lui procurera ce réservoir de voix dont il a tellement besoin pour créer une dynamique de rassemblement au second tour face à la dynamique de rassemblement de la gauche.

    Il est donc évident pour les centristes que le plus acharné des adversaires à une vraie candidature du Centre à la prochaine présidentielle sera l’hôte de l’Elysée. Pour l’instant ce sont les sous-fifres qui montent au créneau comme dernièrement le philosophe officiel Luc Ferry qui insulte le Nouveau Centre dans les pages du Figaro ou comme Jean-Pierre Raffarin ou Gérard Longuet qui affirment que François Bayrou est le meilleur candidat des centristes.

    Dans le même temps, François Bayrou boit du petit lait. Ses lourds échecs électoraux, l’hémorragie des militants, sa perte de crédibilité politique annonçaient des lendemains très difficiles. Et voilà que Nicolas Sarkozy, son pire ennemi, le remet en selle. Du pain béni pour ce démocrate-chrétien! Bien sûr, il s’agit d’un jeu de poker menteur. Bayrou n’est pas dupe. Il se doit évidemment de dénoncer les manœuvres venues de l’Elysée qui sont sensées le rapprocher de la majorité alors que tout le discours politique et le bruit médiatique dans ce domaine ont pour but, bien sûr, le contraire, permettre au leader du Mouvement démocrate de se montrer indigné, atteint dans son indépendance, afin de redevenir crédible pour son ancien électorat.

    Dans cet esprit, une candidature «centriste» de François Bayrou serait une catastrophe pour le Centre. Elle phagocyterait une vraie candidature d’un vrai centriste du Centre et non pas d’un parti dont les responsables ont tourné le dos à ce courant de pensée et ont trouvé de nombreuses valeurs communes avec des membres de la gauche extrême. Le piège est, d’un certain côté, assez subtil pour que les centristes le prennent réellement au sérieux et le démonte. Néanmoins, il est, dans le même temps assez gros – voire assez grotesque – pour qu’ils puissent le faire intelligemment et dans l’unité.

    Alexandre Vatimbella

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